Publié le 2024-12-16T15:19:26-05:00
La période des Fêtes est à nos portes et je désire saisir cette occasion pour partager les faits saillants ayant marqué les activités de l’Ordre des chimistes du Québec (Ordre) au cours des 12 derniers mois.
Ce moment de réflexion m’apporte la fierté du travail accompli envers la protection du public avec la collaboration précieuse et indispensable de mes pairs au Conseil d’administration, des membres de l’équipe de la permanence et des différents comités de l’Ordre, qui se démarquent tous par leur professionnalisme et engagement. Je désire d’emblée leur exprimer toute ma gratitude.
L’Ordre a connu une année riche en affaires publiques et en relations gouvernementales. Nous avons réaffirmé à chaque occasion la nécessité d’actualiser la Loi sur les chimistes professionnels (LCP), car sa désuétude compromet la protection du public.
Nos interventions ont été ancrées dans l’actualité. À propos du projet d’implantation de l’usine Northvolt, nous avons interrogé la conduite de ce dossier par le gouvernement du Québec, particulièrement en ce qui concerne la gestion des matières dangereuses inhérentes aux activités de fabrication des batteries lithium-ion qui ont des implications énormes quant à la protection du public et de l’environnement. L’enjeu fondamental est le manque d’encadrement des personnes impliquées dans la manipulation et le transport des matières actives essentielles à leur fabrication.
En septembre, avec l’arrivée de Mme Christine Fréchette comme ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, nous avons dévoilé nos recommandations pour garantir la protection du public et minimiser les risques reliés à l’implantation de la filière batteries en sol québécois. C’est à l’occasion d’une sortie publique que l’Ordre a partagé ses six (6) recommandations pour la gestion des composantes chimiques destinées à la filière batteries. Triste coïncidence, quelques jours plus tard, l’Ordre a été appelé à commenter dans les médias l’incendie d’une cargaison de batteries au lithium au port de Montréal.
La modernisation de la LCP donnerait les outils nécessaires à l’Ordre afin que les chimistes, garants de la protection du public par leur expertise, puissent pleinement exercer leurs responsabilités professionnelles en toute indépendance et au seul bénéfice de la protection du public.
Au plan législatif, l’Ordre a déposé un mémoire dans le cadre des consultations particulières et auditions publiques concernant le projet de loi n° 67, Loi modifiant le Code des professions pour la modernisation du système professionnel et visant l’élargissement de certaines pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des services sociaux (ci-après, PL67). Rappelons que ce projet de loi s’inscrit dans le vaste chantier lancé par la ministre responsable de l’application des lois professionnelles, Mme Sonia LeBel, pour alléger et moderniser le système professionnel.
Nous avons proposé un amendement au PL67 afin de définir l’exercice de la chimie et les activités réservées aux membres de l’Ordre. Malheureusement, le projet de loi a été adopté et sanctionné il y a quelques jours sans l’amendement suggéré. Comme l’a si bien résumé le porte-parole de l’opposition officielle pour les ordres professionnels, M. André Albert Morin, député de l’Acadie, le PL67 aurait pu aller plus loin. Nous sommes d’avis que la ministre Sonia LeBel aurait pu agir dès maintenant afin de mieux protéger le public par l’intégration d’un amendement visant à moderniser l’encadrement de notre profession datant de 1926.
Au plan réglementaire, nous nous sommes également prononcés dans le cadre des consultations publiques relatives au projet de Règlement sur le contrôle du plomb dans l’eau chez les prestataires de services de garde éducatifs du ministère de la Famille. En plus d’apporter notre éclairage sur plusieurs articles du projet de Règlement, nous avons rappelé que l’échantillonnage est une étape tant délicate que critique de toute analyse chimique et biochimique, étape influençant bien sûr directement la qualité des résultats. Il est donc crucial que les stratégies d’échantillonnage soient définies par des professionnels habilités et compétents, c’est-à-dire des chimistes.
L’année 2024 a été marquée par le nombre record de sorties publiques (5) et de présences médiatiques de l’Ordre (+ de 200 impressions médiatiques). Toutes inscrites au cœur de notre mandat de protection du public, elles visaient à mettre en lumière différentes problématiques sous l’angle professionnel du chimiste :
Se sont ajoutées des interventions ponctuelles lorsque des médias ont sollicité notre expertise pour commenter certains événements :
Pour conclure, j’aimerais revenir sur les initiatives événementielles de l’Ordre en 2024. Ayant à cœur le renforcement de nos relations avec les universités et le développement de la relève, nous avons tenu en février notre 2e édition du Forum des universités puis, en mai, nous avons présenté notre premier Gala des diplômés en chimie et en biochimie ! Un moment émouvant qui nous a permis d’accueillir, à l’occasion d’une cérémonie, les étudiants et étudiantes qui représentent l’avenir de notre profession. [Vidéo souvenir | Bilan]
La 2e édition du Grand rendez-vous des chimistes et des biochimistes, en octobre, a connu elle aussi un franc succès, rassemblant plus de 200 participants issus de plus d’une trentaine de secteurs d’activité. Le Grand RDV a été l’occasion d’assister à des conférences, à des activités de formation, à des présentations d’étudiants-chercheurs et à la soirée gala de reconnaissance de membres émérites qui s’est déroulée en présence de deux invitées d’honneur, Mme Dominique Derome, présidente de l’Office des professions du Québec et Mme Danielle Boué, présidente du Conseil interprofessionnel du Québec. [Vidéo souvenir | Communiqué de presse | Éric Bonneau Mérite du CIQ | Christiane Ayotte Compagnon de Lavoisier]
Si notre Grand RDV demeure un événement de formation continue majeur, nous avons tenu en 2024 à lancer notre nouvelle plateforme de formation afin de soutenir les membres de l’Ordre dans l’exercice de leur profession selon les normes professionnelles et les données actuelles de la science. Nous marquons ainsi une étape importante en bonifiant significativement notre offre de formations accréditées.
Nous réitérons notre engagement à protéger le public, car l’expertise unique des chimistes et des biochimistes est essentielle au bon déroulement d’une multitude d’activités hautement préjudiciables si elles ne sont pas accomplies par des personnes possédant la formation et les qualifications requises. La protection du public passe également par la révision du cadre législatif et réglementaire encadrant l’exercice exclusif de la chimie. C’est donc toujours habités par le même sens du devoir que nous entamerons l’année 2025.
D’ici là, joyeuses Fêtes à vous, à vos familles et à vos proches en cette période de célébration,
Avec mes meilleurs vœux.
Michel Alsayegh, chimiste
Président de l’Ordre
Membre du Comité exécutif et trésorier au Conseil interprofessionnel du Québec
Président de la Fédération des chimistes professionnels du Canada