L’Ordre des chimistes du Québec (Ordre) compte près de 3 000 membres œuvrant dans une multitude de secteurs névralgiques pour notre économie et pour le bien-être de notre société. Parmi ceux-ci figure l’alimentation, l’environnement, la santé, l’énergie, les matériaux, le transport, la sécurité, les ressources naturelles, l’électronique, les biotechnologies, l’instrumentation, la recherche, l’enseignement, la législation, la réglementation, les biens manufacturés, pour ne nommer que ceux-là. Devenir chimiste ou biochimiste, c’est s’ouvrir les portes d’un univers de possibilités.
La chimie traite des éléments constitutifs de la matière, i.e. les entités moléculaires[1], et de leurs interactions. En tant qu’expert de la chimie, le chimiste est un professionnel incontournable dans l’exercice d’activités à caractère scientifique ayant trait à l’analyse, la conception, la détermination, la réalisation, le contrôle et la certification de la composition, des propriétés et de la transformation d’une entité moléculaire, de manière à assurer l’intégrité, la sécurité, l’utilité et la fiabilité d’une telle entité.
Les chimistes, trop souvent méconnus du grand public, sont des professionnels dévoués qui jouent un rôle important dans notre économie et pour le bien-être de notre société dans de nombreux domaines et secteurs de première importance. Les chimistes se retrouvent principalement dans l’industrie privée, les organismes gouvernementaux et paragouvernementaux, les institutions d’enseignement, les laboratoires d’analyse, les laboratoires médicaux, les centres de recherche et les firmes de services-conseils, où ils exercent différentes branches de la chimie, dont entre autres la chimie organique, inorganique, physique, métallurgique, analytique, industrielle, pharmaceutique, médicinale, cosméceutique, criminalistique, judiciaire, computationnelle, environnementale, minérale, verte, minérale et agroalimentaire, y compris la biochimie, la biochimie clinique, l’hydrochimie, la géochimie, l’agrochimie, la radiochimie, la pétrochimie et la plasturgie, pour ne nommer que celles-ci.
En raison de la nature spécialisée de leurs connaissances et compétences propres, les chimistes sont fréquemment amenés à assumer une responsabilité importante dans leurs lieux d’exercice, notamment en soins et services de santé, en contrôle de qualité, en recherche et développement, en gestion de laboratoire, en protection de l’environnement, en santé et sécurité du travail et en enseignement, où ils occupent des postes professionnels d’analystes, de gestionnaires, de superviseurs, de coordonnateurs, de directeur , de conseillers, d’enseignants et de consultants.
La pertinence de l’encadrement rigoureux de la profession de chimiste est évidente dès qu’on prend conscience de son existence. Quels que soient les matériaux, les médicaments ou les aliments, il est essentiel de pouvoir identifier avec exactitude la nature des entités moléculaires que l’on manipule, leur dosage ou leurs réactions prévisibles. Plus encore, l’exercice de la chimie se situe très souvent en amont d’activités plus visibles, mais tout en étant garante de leur succès. Inversement, une pratique inadéquate de la chimie est porteuse de risques majeurs pour la santé publique, l’environnement et la sécurité des Québécois. L’encadrement adéquat par un chimiste est ainsi garant du contrôle de la qualité des substances chimiques fabriquées, manipulées, transportées, entreposées et vendues, de même qu’une caution de sécurité en regard de la protection de public et de l’environnement.
Il n’est donc pas surprenant que l’Ordre ait été l’une des premières organisations professionnelles fondées au Québec, près de 50 ans avant la création du système professionnel lui-même. L’Ordre peut donc affirmer sans se tromper que la profession de chimiste est une profession stratégique, et qu’il a un rôle essentiel à jouer afin de s’assurer de la qualité de l’exercice de la chimie au Québec. À titre d’exemple, rappelons que dans le plus récent diagnostic d’adéquation formation-compétences-emploi en sciences de la vie et technologies de la santé (SVTS), Montréal InVivo [2], Pharmabio Développement[3] et le Conseil emploi métropole[4] ont conclu à un manque de chimistes spécialisés dans certains domaines et identifié la profession de chimiste parmi les 11 emplois d’avenir du secteur des SVTS[5].
[1] On entend par « entité moléculaire » tout atome, molécule, ion, paire d’ions, radical, diradical, ion radical, complexe, conformère, bien défini chimiquement ou isotopiquement et pouvant être identifié individuellement, et ce, tel que défini par l’International Union of Pure and Applied Chemistry (IUPAC). Compendium of Chemical Terminology, 2nd ed. (the « Gold Book »). Compiled by A. D. McNaught and A. Wilkinson. Blackwell Scientific Publications, Oxford (1997). Online version (2019-) created by S. J. Chalk. ISBN 0-9678550-9-8. https://doi.org/10.1351/goldbook
[2] Montréal Invivo est la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé du Grand Montréal
[3] Pharmabio Développement est le comité sectoriel de main-d’œuvre des industries des produits pharmaceutiques et biotechnologiques du Québec
[4] Conseil emploi métropole est le plus grand regroupement de représentants du marché du travail de la région métropolitaine de Montréal
[5] Montréal InVivo, Pharmabio Développement et le Conseil emploi métropole. (2020). Diagnostic d’adéquation Formation-Compétences-Emploi, Secteur des sciences de la vie et des technologies de la santé. https://www.emploi-metropole.org/fileadmin/fichiers_emploiMetropole/Publications/CEM_Diagnostic-SVTS.pdf