Le parcours tenace et hors du commun de Dre Julie Amyot, biochimiste clinique, est à l’image de sa personne et de sa contribution au diagnostic moléculaire au Québec. Elle est arrivée au Laboratoire de diagnostic moléculaire (LDM) de l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) en 2014 et en est nommée cheffe dès sa première année. Ce laboratoire offre alors des analyses génétiques pour les conditions héréditaires cardiovasculaires. Elle implanta au LDM le séquençage de nouvelle génération qui permet de séquencer un plus grand nombre de gènes pour un meilleur coût et concrétisa l’apport du LDM à la clinique de génétique cardiovasculaire de l’ICM.
Le résultat de ces analyses peut aider à caractériser le diagnostic, agir à titre de guide pour le traitement et permettre l’identification des membres de famille à risque de développer une condition cardiovasculaire héréditaire. Elle siège sur divers comités au Réseau québécois de diagnostic moléculaire (RQDM), dont le mandat est de répondre aux besoins actuels et futurs du réseau de la santé et des services sociaux dans le domaine du diagnostic moléculaire et de la médecine personnalisée (dans les domaines des maladies rares et de la cancérologie). À cette fin, le RQDM a entrepris un projet provincial de rehaussement technologique, de développement et de rapatriement d’analyses effectuées par séquençage. Le développement d’une offre de service provinciale en génétique cardiovasculaire a été attribué au laboratoire dirigé par la Dre Amyot qui agit à titre de leader dans son domaine au Québec. L’avancement des tests génétiques pour les conditions cardiovasculaires et la progression impressionnante du LDM-ICM sont attribuable à la détermination et la persévérance de sa cheffe pour qui le développement de cette discipline de la biochimie est central à chaque prise de décision.
La spécialité de biochimiste clinique et son rayonnement tient à coeur au Dre Amyot qui se fait un devoir d’accueillir à chaque année des résidents en biochimie clinique. Ce passage au LDM est devenu un incontournable très apprécié du programme pour l’aspect spécifique du diagnostic moléculaire. Elle est chargée d’enseignement au département de biochimie et de médecine moléculaire de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Elle coordonne également et enseigne aux résidents inscrits au diplôme d’études postdoctorales en biochimie clinique. Forte de son expérience en diagnostic moléculaire, elle participe activement à la refonte du syllabus du programme afin d’assurer la pertinence et la justesse des éléments de formation à couvrir pour cette section de plus en plus importante de la biochimie clinique. Présidente élue de la Société québécoise de biologie clinique (SQBC), il lui reste une année d’un mandat de 2 ans dont elle a accompli déjà plusieurs grands changements, notamment le virage numérique et l’actualisation de la plateforme du Bureau de contrôle de la qualité de la SQBC. Elle est aussi éditrice en chef de l’Indicateur Clinique, qui est un média de publication de la SQBC dont le contenu est rédigé par des professionnels de la santé oeuvrant dans le domaine du laboratoire biomédical. Elle siège aussi sur le Comité d’assurance qualité en génétique et maladie héréditaires (CAQGMH), une initiative québécoise de l’Institut national de santé publique du Québec visant à rendre disponible à l’ensemble des laboratoire de diagnostic moléculaire de la province des contrôles de qualité externe répondant le plus efficacement possible aux besoins de cette discipline. Elle fait régulièrement des présentations qui ont pour but d’expliquer le rôle de la génétique dans le contexte des maladies cardiovasculaires héréditaires (Ordre professionnel des technologistes médicaux, IRCM clinique de dyslipidémies) afin de conscientiser et démocratiser d’autres professionnelles de la santé à cette nouvelle branche de la médecine de laboratoire. En tant qu’experte, elle collabore aussi à la publication de plusieurs articles scientifiques dans le domaine de la cardiogénétique et les maladies lipidiques. Dans le cadre de son poste de cheffe au LDM, elle supervise cinq (5) membres de l’OCQ, dont un qui complète sa formation sous sa supervision.
En misant sur ses compétences scientifiques multiples, sa rigueur, son intégrité et son humanité exceptionnelle, elle a su faire du LDM-ICM le premier laboratoire dans le réseau de la santé au Québec à recevoir son accréditation ISO15189 délivrée par le Conseil canadien des normes (CCN) en avril 2020. Elle démontre par le fait même le rôle central et l’apport essentiel des biochimistes cliniques dans les laboratoires de diagnostic moléculaire. Son engagement envers la qualité est un gage de l’importance qu’elle accorde à la sécurité du public ayant recours aux services offerts dans un laboratoire médical. Son cursus atypique pour devenir biochimiste clinique est inspirant pour les professionnels débutant leur carrière dans les laboratoires médicaux et démontre sa grande détermination. Elle est fière de partager sa passion, que ce soit au quotidien avec ses collègues, à travers l’enseignement, en supervisant régulièrement des résidents en biochimie clinique ou en participant à de multiples comités qui permettent de faire rayonner la profession de biochimiste clinique. Lors de la première vague de la pandémie de COVID-19 en mars 2020, alors que peu de laboratoires offraient le test SARS CoV-2, Dre Julie Amyot a su initier un changement de cap majeur et mobiliser son équipe afin de mettre en place rapidement et efficacement une offre de test de dépistage. C’est grâce l’altruisme de sa cheffe que le LDM a pu contribuer significativement à l’énorme effort collectif d’urgence nécessaire afin de soutenir les employés de l’ICM déployés en CHSLD et pour le maintien des services aux patients de l’Institut. Cet apport en début de pandémie fût essentiel au bon déroulement de la mission de soin de l’ICM. Révélateur de sa persévérance et de son engagement envers la qualité des services offerts, elle a reçu le prix spécial de la PDG lors du dernier gala reconnaissance de l’ICM en juin 2023. Ce prix prestigieux témoigne sans contredit du dévouement de Dre Amyot dans l’occupation de ses fonctions de biochimiste clinique, mais surtout dans son rôle de leader au sein de son institution et de sa profession.