Mot du président – Mars 2024

Publié le 2024-03-28T15:58:08-04:00

 

Chers membres,

Permettez-moi d’abord de vous rappeler que la période de renouvellement annuel d’inscription au Tableau de l’Ordre se termine dans quelques jours. Les membres qui n’ont pas encore complété leur inscription sont invités à le faire diligemment avant la date limite du 31 mars 2024.

Aussi, comme annoncé il y a deux semaines, l’Ordre tiendra son premier « Gala des diplômés en chimie et en biochimie » le jeudi 9 mai 2024, de 16 h à 20 h, au Centrexpo Cogeco de Drummondville. Ce tout nouvel événement pour la relève vise spécialement à célébrer l’entrée des nouveaux diplômés dans la profession. Pour assurer le succès de l’événement, nous sollicitons votre aide précieuse afin de partager cette lettre d’invitation à devenir partenaire financier avec les responsables des organisations où vous travaillez. En tant que membres de l’Ordre, vous êtes nos meilleurs ambassadeurs et votre appui pourrait être déterminant pour obtenir le soutien nécessaire à la réalisation de cet événement. Nous vous rappelons également que des billets au coût de 49 $ seront en vente afin de permettre aux membres de l’Ordre de participer à cette soirée spéciale et venir à la rencontre de la relève! Sachez que la totalité des revenus seront investis directement dans la tenue l’événement.

Concernant nos activités en affaires publiques et relations gouvernementales, nous réaffirmons à chaque occasion qui se présente que la désuétude de la Loi sur les chimistes professionnels (LCP) compromet la protection du public et de l’environnement. À cet égard, nous avons connu un début d’année 2024 marqué par la poursuite du chantier de modernisation du système professionnel, lancé en septembre dernier par la ministre responsable de l’application des lois professionnelles, Mme Sonia LeBel. À l’instar des autres ordres professionnels, nous avons été consultés par le cabinet de la Ministre et sommes demeurés sur notre faim – pour ne pas dire que cette consultation nous a laissés pantois.

Malgré tout, nous gardons un contact positif avec l’équipe de Mme LeBel, de même que nous entretenons de bonnes relations avec les différents groupes d’opposition – notamment avec le porte-parole de l’Opposition officielle pour les ordres professionnels, M. André A. Morin. Ce dernier nous appuie sans réserve et continue de questionner la Ministre à ce propos. Nous avons aussi eu l’occasion de rencontrer le porte-parole du second groupe d’opposition en matière d’économie et d’innovation – M. Haroun Bouazzi, en lien avec ce qui est désormais convenu d’appeler la « saga Northvolt ». Cette rencontre fut l’occasion de préciser notre position à ce sujet – notamment en ce qui concerne la filière batterie au sens large – et de faire stratégiquement un retour sur la nécessité impérieuse de procéder à la mise à jour de la LCP.

Pour revenir projet d’implantation de l’usine Northvolt, la position de l’Ordre a toujours été limpide. En tant qu’organisation responsable de la protection du public dans le domaine de la chimie, l’Ordre s’interroge concernant la conduite de ce dossier par le gouvernement du Québec. Le pompage et le rejet d’eau dans la rivière Richelieu ainsi que la gestion des matières dangereuses inhérentes aux activités de fabrication des batteries lithium-ion ont des implications énormes quant à la protection du public et de l’environnement. La modernisation de la LCP donnerait les outils nécessaires à l’Ordre afin que les chimistes, garants de la protection du public, puissent pleinement exercer leurs responsabilités professionnelles en toute indépendance et au seul bénéfice de la population et de la protection de l’environnement. S’il n’y a pas un geste concret du gouvernement pour rehausser le niveau d’encadrement des chimistes avec une régulation adaptée aux enjeux actuels de la chimie, la confiance du public envers les professionnels censés les protéger va continuer de s’éroder, tout comme l’acceptabilité sociale de l’implantation de l’usine Northvolt largement minée dans l’opinion publique.

Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de nous expliquer à ce sujet lors d’une rencontre avec le cabinet du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie – M. Pierre Fitzgibbon. À noter que cette rencontre fut tenue à la demande de l’équipe du Ministre et nous a permis de soutenir la pertinence de notre intervention dans ce dossier.

Toujours en ce qui concerne ce mégaprojet, nous avons d’ailleurs été cités par le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP – M. Benoit Charette, dans le cadre d’une entrevue avec des journalistes de La Presse. Cette occasion nous a permis de rappeler que l’Ordre avait recommandé lors des consultations du printemps 2023 concernant l’omnibus réglementaire dans le domaine de l’environnement du MELCCFP de maintenir les critères d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement ayant pour effet de faire passer un projet comme celui de Northvolt devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Une recommandation qui s’inscrivait dans une volonté de s’assurer que l’exercice de la chimie soit encadré par les plus hauts standards possibles – de manière à protéger adéquatement l’environnement et la population. Cependant, le gouvernement du Québec a préféré céder aux pressions des lobbyistes de l’industrie une fois encore pour faire avancer son agenda politique.

Il nous apparaît primordial de ne laisser planer aucun doute quant à notre position face à cette controverse. Ce déficit de confiance du public envers le gouvernement découlant de l’implantation du projet de l’usine Northvolt évoque une solution très concrète portée par l’Ordre et appuyée notamment par le ministre Charrette dans une correspondance signée et datée du 23 juillet 2021 :

« L’apport des chimistes aux travaux du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques est essentiel. Pensons notamment au programme d’accréditation des laboratoires d’analyse du Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec qui exige que les analyses chimiques soient effectuées dans des laboratoires qui doivent employer des membres de l’Ordre des chimistes. Le Ministère sera donc ouvert à collaborer avec l’Office des professions du Québec dans les travaux en cours pour répondre adéquatement au besoin d’actualisation de la Loi sur les chimistes professionnels ».

Dans un souci de transparence et de légitimité, le gouvernement doit pouvoir compter sur des professionnels de la chimie dûment encadrés par une loi modernisée. Espérons que les mots du Ministre feront leur chemin jusqu’aux oreilles de Mme LeBel et de l’Office des professions du Québec.

En terminant, c’est avec un grand plaisir que j’ai le privilège de renouer avec vous et je tiens à vous remercier toutes et tous pour le travail remarquable que vous effectuez jour après jour et qui fait la fierté de l’Ordre.

 

Michel Alsayegh, chimiste
Président de l’Ordre
Membre du Comité exécutif et trésorier au Conseil interprofessionnel du Québec
Vice-président de la Fédération des chimistes professionnels du Canada