Publié le 2023-01-12T14:01:07-05:00
Chers membres,
Les élections québécoises de 2022 étant désormais derrière nous, nous sommes impatients de collaborer avec Mme Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et surtout, nouvelle ministre responsable de l’application des lois professionnelles, afin de mener à terme les travaux visant à procéder à la modernisation de la Loi sur les chimistes professionnels (LCP). Des travaux que la ministre connaît bien, mais qui demeurent en attente d’une réelle priorisation gouvernementale. Nous soulignons également la nomination de M. Simon Allaire en tant qu’adjoint parlementaire de Mme LeBel pour le volet « ordres professionnels ». Osons espérer qu’un changement d’interlocuteur se traduira par des avancées significatives vis-à-vis de notre dossier fondamental – qui continue de compromettre la protection du public en matière d’exercice illégal de la chimie.
En outre, nous avons salué la nomination du ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, M. Benoit Charette, du ministre de la Sécurité publique, M. François Bonnardel, de la ministre des Affaires municipales, Mme Andrée Laforest, et du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. André Lamontagne, avec qui l’Ordre souhaite poursuivre un dialogue essentiel pour un encadrement de l’exercice de la chimie en adéquation avec les besoins de protection du public dans ces différents domaines.
Nous rappelons que M. Benoit Charette nous a fourni une lettre d’appui en ce sens dans laquelle il est fait part que son « Ministère sera donc ouvert à collaborer avec l’Office des professions du Québec dans les travaux en cours pour répondre adéquatement au besoin d’actualisation de la Loi sur les chimistes professionnels ».
Par ailleurs, dans son discours inaugural, le premier ministre du Québec, M. François Legault, a lancé un appel aux ordres professionnels en demandant à ceux-ci des « résultats » et de se placer en « mode solution », tout en soulignant l’importance de l’élargissement des pratiques professionnelles. C’est exactement ce que nous proposons et continuerons de proposer au gouvernement du Québec. Nous demeurons ainsi déterminés à tout mettre en œuvre afin de mener à terme la modernisation de notre loi constitutive. Plusieurs éléments des dernières semaines sont d’ailleurs venus mettre en exergue la nécessité impérative pour l’État québécois d’y donner suite.
Reprenons ici l’exemple de la vaccination en tant qu’illustration. L’Ordre a accueilli favorablement le projet de Règlement sur certaines activités professionnelles en matière de vaccination et de dépistage qui peuvent être exercées par des personnes autres que des infirmières et des infirmiers – préparé par l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec. Comme vous le savez, les chimistes et les chimistes à l’entraînement vaccinent depuis le printemps 2021. Un seul bémol et non le moindre, c’est dans l’examen du projet de règlement par l’Office des professions du Québec (Office) qui a pour effet d’éconduire les chimistes à l’entraînement de la mobilisation générale pour la vaccination à partir du 31 décembre prochain. L’Office s’appuie sur une disposition de la LCP qu’elle juge problématique.
Le gouvernement du Québec peut faire une pierre deux coups en procédant à la modernisation de la LCP pour en corriger les éléments « problématiques », le tout dans une perspective de protection du public et de décloisonnement professionnel. De deux choses l’une : il existe des risques bien réels de catastrophes évitables liées à l’exercice illégal de la chimie au Québec; et le réseau de la santé n’a pas les moyens de se priver de la contribution de professionnels qualifiés pour la vaccination, des gens qui à l’heure actuelle sont mobilisés sur le terrain.
Ensuite, le milieu de l’environnement. L’Ordre est intervenu publiquement au côté de l’Ordre des agronomes du Québec et de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec pour exprimer ses préoccupations face à l’évolution récente de la réalité de l’utilisation des biosolides en agriculture et pour d’autres applications. Nos trois ordres professionnels ont recommandé à la population et aux entreprises d’effectuer une validation sérieuse de la composition et de la provenance avant toute utilisation. Nous avons d’ailleurs offert notre pleine collaboration au gouvernement qui a exprimé son intention de resserrer la réglementation face à l’utilisation de ces matières. Il faut procéder à la mise en vigueur de la réglementation appropriée dès que possible, surtout en ce qui a trait à l’importation de telles matières – tout en invitant la population, les entreprises et le gouvernement à mener une réflexion sur l’acceptabilité sociale de l’utilisation, du transport et du commerce des biosolides dans le contexte actuel.
Toujours sur le terrain des biosolides, l’Ordre est intervenu publiquement de manière complémentaire, cette fois-ci avec l’Association des microbiologistes du Québec et l’Association des biologistes du Québec. Les biosolides peuvent contenir des polluants émergents, tels des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), de même que des médicaments (antibiotiques), des hormones, des plastiques et des perturbateurs endocriniens. La grande persistance de plusieurs de ces molécules les rend difficilement dégradables au sein des écosystèmes et favorise leur bioaccumulation dans l’environnement. Ce fut l’occasion ici de mettre en lumière les expertises complémentaires des microbiologistes et des biologistes illustrant à grands traits ce qu’ils peuvent apporter à la protection du public.
En somme, l’Ordre est manifestement constructif, en conformité avec les visées et priorités du premier ministre. Nous tendons la main au gouvernement afin que nous puissions atteindre nos objectifs communs et cela dans l’intérêt collectif supérieur.
Sur ce, je voudrais profiter de l’occasion pour vous souhaiter une merveilleuse année 2023, et que celle-ci vous soit fructueuse à tous les niveaux. Une myriade de défis nous attend pour la prochaine année, et nous allons les relever grâce au travail essentiel que vous accomplissez jour après jour, et qui permet à notre profession de rayonner dans la population du Québec.
Au plaisir de vous revoir bientôt,
Michel Alsayegh, chimiste
Président de l’Ordre
Membre du Comité exécutif au Conseil interprofessionnel du Québec
Vice-président de la Fédération des chimistes professionnels du Canada