Publié le 2022-12-05T11:12:27-05:00
Le Québec est à un moment critique où le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) ploie de partout, en cette période où sévit sur la population québécoise un trio de virus qui se traduit par une transmission accrue de plusieurs maladies respiratoires infectieuses.
Pour le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, la recette passe par un décloisonnement des professions, afin de perpétuer certains avancements hérités de la pandémie, en particulier en ce qui a trait à la vaccination. Le décloisonnement de la profession de chimiste, qui est régie par une loi constitutive désuète, devient plus que jamais une illustration éloquente de la mise en œuvre rapide de cette orientation. Le Québec est à un moment critique où le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) ploie de partout, en cette période où sévit sur la population québécoise un trio de virus qui se traduit par une transmission accrue de plusieurs maladies respiratoires infectieuses.
L’entraînement à la vaccination
Reprenons ici l’exemple de la vaccination en tant qu’illustration. L’Ordre des chimistes du Québec (Ordre) a accueilli favorablement le projet de Règlement sur certaines activités professionnelles en matière de vaccination et de dépistage qui peuvent être exercées par des personnes autres que des infirmières et des infirmiers – préparé par l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec. Là où le bât blesse, c’est dans l’examen du projet de règlement par l’Office des professions du Québec (Office) qui a pour effet d’éconduire les chimistes à l’entraînement de la mobilisation générale pour la vaccination à partir du 31 décembre prochain. L’Office s’appuie sur une disposition de la Loi sur les chimistes professionnels (Loi) qu’elle juge problématique. Il faut comprendre que les chimistes et les chimistes à l’entraînement vaccinent depuis le printemps 2021.
La question qui surgit naturellement dans les esprits : pourquoi ne pas pérenniser cet état des forces sur le terrain, comme le souhaite le ministre, plutôt que de rebrousser chemin et de laisser des gens derrière face à un système de santé à bout de souffle? L’Ordre collabore pourtant avec le ministère de la Santé et des Services sociaux depuis plusieurs années et les résultats sont probants.
Moderniser la Loi
Nous croyons qu’il est plus que temps pour le gouvernement du Québec d’attraper la balle au bond, de faire une pierre deux coups et de procéder à la modernisation de la Loi pour en corriger les éléments « problématiques ». Cette mise à jour doit se faire impérativement pour préciser le champ d’exercice de la chimie ainsi que les activités réservées aux chimistes et biochimistes, en cohérence avec l’exercice contemporain de la profession – le tout dans une perspective de protection du public et de décloisonnement professionnel. De deux choses l’une : il existe des risques bien réels de catastrophes évitables liés à l’exercice illégal de la chimie au Québec; et le réseau de la santé n’a pas les moyens de se priver de la contribution de professionnels qualifiés pour la vaccination, des gens qui à l’heure actuelle sont mobilisés sur le terrain.
Dans son discours inaugural, le premier ministre du Québec, M. François Legault, a lancé un appel aux ordres professionnels en demandant à ceux-ci des « résultats » et de se placer en « mode solution », tout en soulignant l’importance de l’élargissement des pratiques professionnelles. C’est précisément ce que nous proposons.
Devant ce scénario dystopique, il existe effectivement des solutions rapides et efficientes. L’Ordre tend la main au ministre Dubé, ainsi qu’à la nouvelle ministre responsable de l’application des lois professionnelles, Mme Sonia LeBel, afin que soit décloisonnée la profession de chimiste dans le cadre d’une nouvelle Loi en adéquation avec la pratique moderne de la chimie. Les chimistes et biochimistes veulent et doivent faire partie de la solution.
Michel Alsayegh, chimiste
Président de l’Ordre
Couverture médiatique