Publié le 2022-01-27T18:14:53-05:00
Chers membres,
Comme toujours, l’Ordre poursuit son travail sans relâche sur les deux volets fondamentaux que sont la protection du public et la mise à jour de notre loi constitutive. Encore une fois, au cours du dernier trimestre, nous avons eu la chance d’être impliqués dans divers enjeux qui ont permis de réaffirmer le rôle fondamental des chimistes et biochimistes pour assurer la protection du public dans le domaine de la chimie.
En octobre dernier, nous avons dévoilé publiquement notre rapport concernant les solutions hydroalcooliques dans le contexte de la pandémie de COVID-19, dans lequel nous recommandions impérieusement le renforcement des politiques d’approvisionnement du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) en matière de solutions hydroalcooliques. Comme vous le savez, nous soulignions l’importance cruciale qu’un chimiste soit impliqué dans toutes les activités de production de produits désinfectants. Notre rapport n’est pas resté lettre morte. En effet, les recommandations du sous-ministre adjoint au MSSS, M. Luc Desbiens, selon lesquelles les appels d’offres gouvernementaux doivent désormais indiquer « que le fournisseur soit un chimiste, ait un chimiste à son emploi ou démontre qu’un chimiste supervise ou encadre les activités de l’entreprise liées à la production de solutions hydroalcooliques » épousent parfaitement nos conclusions et constituent un gain majeur en regard de la protection du public. Nos démarches auprès du MSSS ont porté fruit. Ce dernier reconnaît du même souffle l’enjeu de la protection du public à l’égard de l’encadrement désuet de l’exercice de la chimie. Il s’agit d’un net avantage, d’un gain significatif pour l’Ordre, la population et le gouvernement du Québec.
Par ailleurs, l’Ordre est intervenu dans l’espace public avec succès avec sa demande aux députés de l’Assemblée nationale d’adopter une motion pour que toutes les entrées d’eau des écoles, dont les tests ont été effectués par un appareil portatif et qui ont reçu un résultat négatif, soient condamnées jusqu’à ce que le gouvernement procède à des tests en laboratoire accrédité. L’argumentaire de l’Ordre a retenti au Salon bleu le 3 novembre, avec l’interpellation du ministre de l’Éducation M. Jean-François Roberge par la députée libérale et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’Éducation, Marwah Rizqy, et la lecture par cette dernière du communiqué de presse que nous avons diffusé. L’Ordre est particulièrement fier que son intervention médiatique ait suscité des débats au Parlement, dans la perspective de l’intérêt supérieur de la protection du public. Comme vous le savez, la sécurité des enfants et adolescents québécois et leur développement cognitif normal sont en jeu lorsqu’il est question de plomb dans l’eau qu’ils consomment. Nous avons réitéré au cabinet du ministre l’importance d’agir rapidement et avec grande rigueur pour la suite des choses, notamment en faisant de l’Ordre un acteur incontournable pour toutes questions relatives à la pratique de la chimie.
Aussi, le 25 novembre, l’Ordre a présenté son mémoire lors des consultations particulières en regard du projet de loi 102, Loi visant principalement à renforcer l’application des lois en matière d’environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à mettre en œuvre certaines mesures du plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission (PL-102). Ce projet de loi nous interpelle directement dans la mesure où il vient moderniser une multitude de dispositions législatives en matière d’environnement, un domaine dans lequel les chimistes et biochimistes constituent indubitablement des références incontournables. Les enjeux qui nous intéressent particulièrement touchent aux pesticides et aux véhicules à zéro émission. Bien entendu, nous adhérons pleinement à l’objectif de la réforme envisagée par le PL-102, soit la protection de l’environnement et de la santé humaine. L’Ordre a émis onze (11) recommandations afin de soutenir un meilleur encadrement concernant l’utilisation des pesticides et l’électrification des transports. Accompagné du directeur général de l’Ordre, j’ai eu l’occasion de livrer un discours d’ouverture exposant les différents enjeux liés au PL-102. En ce qui concerne les échanges avec les parlementaires, nous avons réussi à mettre en valeur le rôle de l’Ordre et à bien vulgariser nos réponses afin que le tout soit clair pour nos élus. Avec des propos nuancés, nous sommes parvenus à faire valoir l’expertise des chimistes et biochimistes, tout en incluant les autres professionnels qui sont complémentaires à notre travail. Nous avons eu notamment un échange avec M. Richard Campeau, député de Bourget. Ce dernier a abordé directement la question de la modernisation de la Loi sur les chimistes professionnels (LCP). Cette comparution nous a permis de mettre de l’avant deux points fondamentaux : que l’Ordre est un partenaire incontournable lorsqu’il est question d’environnement, mais aussi pour tout autre enjeu qui touche la chimie; et que la mise à jour de la LCP est fondamentale et qu’elle doit se faire plus tôt que tard.
À ce propos, nous avons obtenu une rencontre avec le bureau de la présidence de l’Office des professions du Québec (Office) en regard de la mise à jour de la LCP. Nous avons été avisés que l’Office avait désormais tous les éléments en main afin de proposer un projet de loi sur la modernisation de notre loi constitutive. Du même souffle, l’Office nous a confirmé pouvoir prioriser notre dossier si le gouvernement du Québec lui en faisait la demande formelle, ce qui fait encore défaut malgré les interventions soutenues de l’Ordre auprès du cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur et responsable de l’application des lois professionnelles, Mme Danielle McCann.
Ainsi, nous avons deux options pour mener à terme cette modernisation, c’est-à-dire un projet de loi spécifique à cet enjeu ou un projet de loi sur les sciences appliquées, en l’occurrence en lien avec la modernisation de la Loi sur les agronomes. Notre priorité absolue demeure que la modernisation de la LCP se fasse avant l’échéance électorale prévue à l’automne 2022. Plus que jamais, la balle est dans le camp de la ministre et l’Ordre ne ménage aucun effort pour faire débloquer ce dossier qui traine en longueur depuis beaucoup trop longtemps, soyez-en assuré.
Dans cette perspective, nous interpellons directement Mme McCann pour obtenir une intervention de sa part qui se traduirait par la priorisation réelle et effective de notre dossier afin que l’Assemblée nationale s’y penche avant les prochaines élections provinciales.
Nous sommes donc en mesure de nous attendre à un début d’année 2022 très chaud et fertile en actions porteuses pour l’avenir de notre profession et de notre loi constitutive. Nous allons redoubler d’efforts afin d’accroître davantage la présence de l’Ordre dans l’espace médiatique. Le fruit est plus que mûr pour la modernisation de la LCP, et le gouvernement du Québec le sait très bien.
En terminant, je profite de cette occasion pour vous souhaiter une année 2022 fructueuse à tous les niveaux, en particulier pour la santé. C’est un honneur et un privilège d’être à vos côtés et de contribuer au rayonnement de notre profession dans la société québécoise, au service de la protection du public.
Au plaisir de vous revoir bientôt,
Michel Alsayegh, chimiste
Président de l’Ordre